Système éducatif ivoirien – construction de nouveaux lycées : Mesmin Komoé casse les « papos »

Une créativité administrative bien rodée

Le jeudi 14 octobre, la chaîne NCI a organisé un débat réunissant les représentants des candidats à l’élection présidentielle de 2025. Le thème : le système éducatif ivoirien, un sujet sensible qui interpelle autant les parents épuisés que les enseignants surchargés a servi de prétexte à Mesmin Komoé pour faire des révélations qui déconstruisent la rhétorique officielle.

L’intervention de Mesmin Komoé, représentant du candidat Don Mello, à ce débat a permis d’ouvrir les yeux de l’opinion sur les chiffres avancés par le gouvernement en matière de construction de nouveaux établissements scolaires.  L’ancien syndicaliste a ouvertement remis en question les statistiques officiels sur le nombre de nouveaux lycées publics construits, affirmant que ces chiffres étaient exagérés et reposaient davantage sur des ajustements administratifs que sur des investissements concrets.

Miracle du BTP

Dans son adresse à la nation, le 31 décembre 2024, notre président déclarait que le nombre de collèges et lycées publics était passé de 244 en 2011 à 902 en 2024, soit une augmentation de 648 établissements en moins de quatorze ans. Une progression qui pourrait presque faire croire à un miracle du BTP.
Selon Mesmin Komoé, ces chiffres incluraient des lycées “créés” non par des constructions réelles, mais par des manœuvres administratives.

Quand un lycée se « duplique »

Parmi les exemples mentionnés : le lycée de Koumassi, désormais scindé en Koumassi 1 et Koumassi 2 ; le lycée Municipal d’Abidjan, divisé en Municipal 1 et Municipal 2 ; le lycée de Port-Bouët, devenu Port-Bouët 1 et Port-Bouët 2. Scinder un lycée pour en faire deux ne revient pas à créer un nouvel établissement, a fait observer l’ancien leader syndical avec ironie et une pointe d’irritation.

Illusion de croissance

De son point de vue, cette méthode relèverait d’une stratégie visant à donner l’illusion d’une croissance spectaculaire du système éducatif. En pratique, il s’agirait surtout de renommer des établissements existants. Cette approche témoigne moins d’un effort concret pour développer l’éducation que d’une créativité administrative bien rodée.

Pendant que les chiffres optimistes circulent dans les discours officiels, la réalité dans les salles de classe reste plus sombre. Les infrastructures peinent à suivre. Certains élèves suivent encore leurs cours sous des abris précaires, dépourvus de tables ou d’électricité. L’école ivoirienne demeure un vaste chantier où les promesses grandissent plus vite que les murs.

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