Nahio, instant d’inhumanité

L’Etat se reposait

Où étaient les 44 mille agents de l’opération « Espérance » lorsque des compatriotes, des citoyens ivoiriens, se faisaient taillader à la machette, tirer comme des lapins où rôtir au bûcher ? 

Difficile, voire impossible de ne pas parler de la présidentielle de ce 27 octobre. Un peu à l’image de notre président qui, après son troisième mandat, ne se voyait pas en solliciter un quatrième. Félicitations à lui pour ce sacrifice ! Les adophiles peuvent laisser éclater leur joie. En dépit du désaveu du portail d’information Abidjan.net pour imagination trop fertile et précipitation le suspense était intenable jusqu’au bout…

Ainsi donc, le scrutin s’est déroulé avec des fortunes diverses sur le territoire national : calme par endroits, perturbé ailleurs.

Crottes de chat

Le premier constat qui se dégage de la tenue de ce scrutin, est que les quatre (04) challengers ne disposaient pas, en dépit de la signature en dernière minute d’une alliance stratégique – la tontine électorale est née ! – de l’intendance nécessaire pour assurer leur présence dans tous les bureaux de vote. Au cours de la campagne, leur présence était tout aussi visible que des crottes de chat. Les scores qu’ils ont recueillis, semblables à des taux de glycémie, ne sont que le reflet de leur immense poids politique. On se demande par quel miracle ils ont pu boucler les parrainages requis pour être autorisés à rêver de fauteuil présidentiel.

Générosité débordante

Second constat, et non des moindres : la très indépendante et impartiale Commission électorale, les téléspectateurs s’en sont rendus compte, et l’arithmétique sont fâchées. Au lendemain de la proclamation définitive des résultats, le premier chantier du président élu sera de les réconcilier au nom de la grande Côte d’Ivoire. Il urge de refréner cette générosité débordante dans les chiffres proclamés qui semble parfois défier les lois statistiques. Tout excès nuit !

Suspense intenable

Dans l’attente de la proclamation des résultats définitifs par le conseil constitutionnel, il n’y a plus qu’à espérer que le procureur de la République et les autorités au plus haut niveau, brisent le silence dans lequel ils sont emmurés depuis le 25 octobre, à la suite des graves événements qui ont occasionné des pertes en vies humaines à Nahio, dans la sous-préfecture de Gadouan, département de Saïoua, à la faveur de ce moment d’humanité qu’était censé représenter l’élection. Il y a bien là matière à donner de la voix.

Où était l’opération Espérance ?

Dans la survenance de ce drame, l’opinion est droit de s’interroger : où étaient les 44 mille agents de l’opération Espérance lorsque des compatriotes, des citoyens ivoiriens, se faisaient taillader à la machette, tirer comme des lapins où rôtir au bûcher ?  N’y avait-il pas suffisamment d’hommes en dehors de ceux affectés à la sécurisation et au convoyage des urnes – comme letau.net a pu le constater à la fermeture des bureaux de vote à Ahoué, à la périphérie de la capitale économique – pour s’interposer entre les belligérants et préserver la vie humaine ? 

On peut comprendre qu’après un tel déploiement d’énergie et de force de dissuasion pour que l’élection se déroule à bonne date, la force publique et l’Etat se reposaient… dans ce tragique instant d’inhumanité à Nahio.

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