Agboville – Mort d’un gendarme : les récits d’un voyageur et d’un chauffeur
Letau.net avait pourtant prévenu
Le sous-lieutenant Daniogo Klenon Lassina est mort des suites de blessures reçues lors d’une mission de sécurisation sur l’axe Agboville-Grand Yapo, dans la région de l’Agnéby-Tiassa, à environ 43 km d’Abidjan.
En patrouille de sécurisation sur l’axe Agboville-Azaguié, l’équipe du sous-lieutenant Daniogo Klenon Lassina « a essuyé des tirs d’arme à feu à 500 mètres de la localité de Grand Yapo. Atteint à l’épaule et à l’abdomen par les projectiles de l’arme, l’officier a succombé à ses blessures », indique le communiqué publié par la gendarmerie nationale quelques heures après le décès. En attendant les résultats de l’enquête de la maréchaussée, deux témoins des événements livrent leurs versions des faits.
« Entre deux feux »
« Nous avons démarré d’Agboville à bord du car de 04h30. Le voyage s’est déroulé normalement jusqu’aux environs de Grand Yapo, où notre véhicule a été obligé de marquer un arrêt en raison d’un barrage. Des hommes en armes ont ordonné à tous les passagers de descendre. J’ai constaté que deux cars de Sbta étaient garés à cet endroit. De passage, une patrouille de la gendarmerie a essuyé des tirs nourris. Les passagers ont été pris entre deux feux. Chacun a essayé de se mettre à l’abri comme il pouvait, le temps que des renforts arrivent d’Agboville et d’Azaguié. Finalement, tous les voyageurs ont été contraints de faire demi-tour… », confie l’un des voyageurs matinaux qui a vécu la scène.
Interceptés
Contacté, un membre du personnel de la compagnie Sbta, qui relie quotidiennement le chef-lieu de région de l’Agnéby-Tiassa à Abidjan, a confirmé que les premiers départs (03h30, 04h00 et 04h30) avaient été interceptés par des hommes en armes non identifiés.
« Ils m’ont dépouillé et battu »
Pour sa part, le chauffeur d’un camion de sable affirme avoir été contraint de déverser le contenu de son chargement pour obstruer la circulation sur la voie sous la menace de ces hommes. « Ils m’ont ensuite dépouillé de l’argent que j’avais sur moi et battu avant de me relâcher », a-t-il déclaré.
Incidents non isolés
Ces incidents ne sont pas isolés. Le 11 juillet, www.letau.net avait déjà alerté sur la menace sécuritaire dans la zone, à la suite du meurtre d’un septuagénaire par un ex-combattant armé. (Lire notre article : Côte d’Ivoire : Désarmement terminé, armes au poing à Grand Yapo).
Ce drame est-il lié à un acte de grand banditisme ou aux tensions électorales qui prévalent ? L’enquête en cours devra déterminer les circonstances exactes.

