Présidentielle 2025 – don de 100 millions aux rois et chefs traditionnels : Ouattara froisse l’ordonnance 2013-660…

Ce que dit l’article 88 de cette ordonnance

En campagne à Yamoussoukro, ce 14 octobre, le candidat Alassane Ouattara a pris quelques libertés avec les restrictions prévues par l’article 88 de l’ordonnance numéro 2013-660 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.

Ce 14 octobre 2025, à Yamoussoukro, le candidat Alassane Ouattara, en campagne pour la présidentielle du 25 octobre, s’est une fois de plus, illustré par une générosité hors du commun.  Il a fait don, séance tenante, de la modique somme…de 100 millions de FCFA aux rois et chefs traditionnels qu’il recevait. De quoi faire tourner les têtes couronnées qui se sont certainement empressés, mentalement du moins, de sortir la calculette pour avoir une idée de la répartition du don présidentielle.

« Cadre coutumier »

Contacté au téléphone par www.letau.net , Patrice Yao, le communicant en chef de  la campagne du candidat RHDP dans la capitale politique , a ainsi justifié le geste :  « Nous sommes en campagne, et ce don s’inscrit dans un cadre coutumier. Les rois et chefs avaient eux-mêmes fait des présents au candidat, et dans nos traditions africaines, il est naturel de répondre à un tel geste par une offrande. » Un échange de bons procédés en quelques sortes.

A l’encontre

Respect des us et coutumes certes. Mais que disent les textes en République ? En effet la générosité du candidat-président ou président-candidat, c’est selon, va à l’encontre de l’ordonnance n°2013-660 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption qui dispose : « Est interdit tout don, cadeau, avantage ou promesse fait à une personne investie d’un mandat ou d’une fonction publique, lorsque ce don est de nature à influencer un acte ou une décision. » Ironie du sort, cette ordonnance porte la signature du président de la République qui se nomme…Alassane Ouattara !

« Strictement interdit »

Cette situation n’a pas manqué de faire réagir le Dr Christophe Kouamé de l’ONG Citoyenneté, Intégrité, Vigilance et Solidarité (CIVIS Côte d’Ivoire). « En termes d’éthique et de responsabilité, tout don en espèces effectué par un candidat est strictement interdit, d’autant plus lorsqu’il est réalisé publiquement. », estime-t-il.

Scénarios

Aussi envisage-t-il différents scénarios afin que force reste à la loi. « Soit le procureur de la République agit de son propre chef, soit un juge d’instruction s’autosaisit, soit une organisation de la société civile invoque l’article 88 de l’ordonnance 2013-660 sur la prévention et la lutte contre la corruption. »

Le Dr Christophe Kouamé souligne également que la Haute Autorité pourrait rappeler directement à l’ordre le candidat en question. D’un point de vue théorique, c’est bien beau mais dans la réalité qu’en sera-t-il ?

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