Comme la passion du Christ

Alors que les chrétiens catholiques se préparent à entrer dans la semaine sainte qui doit les conduire à revivre la passion du Christ ; avant l’heure, Assy Ghislain Duggary a vécu la sienne. La passion de la prime, ce mardi 08 avril 2025.

Le sol du palais de justice qui se dérobe sous ses frêles pieds. Un monde qui s’effondre sous les yeux d’une innocence perdue cette nuit traumatisante du 02 au 03 avril 2025 lors de laquelle son père s’est fait enlever à son domicile. Comme le Christ dans le jardin des oliviers à Gethsémani. Le cri strident d’une enfant dont le cœur est saigné par le verdict du tribunal qui condamne son père à une peine d’emprisonnement ferme pour entrave au service public et coalition d’agents publics. L’expression latine « Dura lex sed lex » en d’autres termes « La loi est dure, mais c’est la loi» prend ici tout son sensElle revêt une symbolique particulière Scène déchirante. Analogie saisissante. Bien évidemment, les deux événements restent sans commune mesure.

Passion de la prime

Alors que les chrétiens catholiques se préparent à entrer dans la semaine sainte qui doit les conduire à revivre la passion du Christ ; avant l’heure, Assy Ghislain Duggary a vécu la sienne. La passion de la prime, ce mardi 08 avril 2025.

Avec lui, sa famille, ses proches et ses collègues. Solidaires dans l’épreuve et la douleur. A l’image de Jésus crucifié en présence de sa mère, en compagnie des derniers disciples à ne l’avoir pas renié. Sous le regard perdu de témoins impuissants et désabusés.

Rien de nouveau sous le soleil

L’un s’est sacrifié pour le salut du monde en toute connaissance de cause. L’autre n’a pas forcément  pris la pleine mesure et la portée de son engagement syndical dans un contexte de tensions électorales. Il n’était pourtant pas le messie. Pas plus que d’autres auparavant. Citoyens lamda ou célèbres qui ont porté avant lui, leur croix. Un peu plus de 2000 ans plus tard, rien de nouveau sous le soleil !

L’histoire retiendra que dans l’espérance de la prime, il a fallu que Assy Ghislain Duggary passe par la case prison. Comme un appel de pied à cet épisode des saintes écritures dans lequel Caïphe, le souverain sacrificateur de cette année-là, déclare aux autres membres du Sanhédrin, lors de la conspiration pour faire arrêter Jésus : « (…) il est avantageux (…) qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation entière ne périsse pas. »

Mourir certes, mais  pour renaitre à la vie en portant beaucoup de fruits comme le grain de blé…

Fatalité ou appel à l’éveil ?

Un pragmatisme encore d’actualité deux millénaires après sous tous les cieux. Les cycles passent, les régimes se succèdent, les Ivoiriens revivent les mêmes scènes. Le même air de déjà-vu. Comme une damnation de l’âme de cette nation.

A l’heure où la nation se prépare à répondre à la question cruciale de ce que devra être son avenir, la responsabilité incombe à la présente génération de s’interroger :  immuable fatalité ou appel à l’éveil citoyen ?

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