Édito : Carnaval électoral

La grande kermesse des promesses

Chez nous, la démocratie s’apparente, à bien des égards, à un carnaval électoral sans fin. On danse, on chante, on insulte, on mord. On hait et puis on recommence. Jusqu’à la prochaine kermesse.

Pas de répit pour la Commission électorale indépendante (CEI). Après la présidentielle, cap sur les législatives. La grande kermesse des promesses lunaires portées par des candidats qui croient connaître le rôle du député. Cette fois, au moins, c’est sûr que le suspense sera au rendez-vous. Par endroits, c’est certain. Tout le monde s’active sur la ligne de départ.

Les électeurs entendront de tout. Sauf l’essentiel. Boiront ces promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. C’est l’un des charmes de nos démocraties tropicalisées. Ici, les efforts de réflexion épousent les contours du célèbre adage : à chaque jour suffit sa peine. Le lendemain aura soin de lui-même.

Le plus important, ce sont les gadgets, les tee-shirts surtout – on peut perdre une élection rien que pour ça – et les billets de banque froissés.

La majorité des citoyens n’a pas peur de marchander son avenir, celui de sa progéniture, son bien-être, sur l’autel de considérations alimentaires et communautaristes. Chez nous, on a coutume de dire : « C’est ce qui est dans ton ventre qui est pour toi. » Belle philosophie de vie !

Cicéron affirmait longtemps, bien avant la colonisation, les (in)dépendances perfusées, le multipartisme, la marche à reculons vers la démocratie : « Les chefs doivent tout rapporter à ce principe : ceux qu’ils gouvernent doivent être aussi heureux que possible. »

Le pauvre ! S’il savait…

Certains peuples n’en demandent pas tant. Capables de s’excuser d’incommoder la gouvernance du chef. Ils préfèrent tirer le diable par la queue, au fil des générations. Ça offre l’avantage de se défausser sur la tante sorcière du village ou sur le manque de chance. Et puis quoi encore !?

Il ne faut surtout pas les plaindre. Lorsque les élus disparaissent aussitôt élus, pour ne réapparaître qu’à la saison des amours politiques. La langue chargée de promesses recyclées, le verbe haut.

Chez nous, la démocratie s’apparente, à bien des égards, à un carnaval électoral sans fin. On danse, on chante, on insulte, on mord. On hait et puis on recommence. Jusqu’à la prochaine kermesse.

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