Présidentielle 2025 – Bilan des violences : ces chiffres que la CEDEAO et l’Union africaine n’ont pas daigné consultés
Chronique d’un scrutin pas forcément apaisé
Loin des communiqués d’autosatisfaction de la CEDEAO et de la Commission de l’Union africaine, la réalité est plus cruelle. Comme à chaque cycle électoral, constat la Côte d’Ivoire, une fois encore, a renoué avec ses vieux démons. Les bilans des violences enregistrées dans le cadre de l’élection du 25 octobre 2025, émanant de sources officielles, font état de morts, de blessés et de près de 700 interpellations confirmées par le parquet d’Abidjan.
Dix jours après la fin du scrutin, www.letau.net ressort la calculette pour établir le bilan des violences survenues au cours de la présidentielle du 25 octobre. Au moment où la Côte d’Ivoire compte une nouvelle fois ses morts, et que du côté d’Abuja et Addis-Abeba, on préfère lisser les communiqués.
Lecture diplomatique
Résultats, des plumes diplomatiques, empressées de féliciter « le peuple ivoirien pour le déroulement pacifique de l’élection », saluer « l’atmosphère sereine et apaisée » du 25 octobre, d’applaudir « les efforts des institutions compétentes » et d’en appeler, rituellement, au « dialogue » et à la « cohésion nationale ». Une lecture diplomatique de la situation, très éloignée de la réalité du terrain dont les premières lignes ont sans doute été rédigées dans l’avion qui les ramener vers des cieux plus calmes.

Taché de sang
Le scrutin présidentiel n’a pas dérogé à la coutume. il a été taché de sang.Comme le montre le tableau ci-dessus, chaque étape du processus électoral a charrié son lot de drames.
À moins que la CEDEAO et l’Union africaine ne se soient assigner pour mission de nettoyer les taches sous le tapis. Là où les missions d’observation ont vu du calme, du civisme et de la maturité démocratique, certains Ivoiriens ont vécu l’apocalypse. Le ciel leur est tombé sur la tête.
Bien au chaud
À la décharge des observateurs, leurs missions ne vont pas sur la ligne de front. Elles restent bien au chaud, confinées dans des hôtels climatisés, se contentant de visiter quelques bureaux de vote sous haute vigilance policière.
Spécialité régionale
Pendant que des familles pleurent leurs morts, la CEDEAO promet de « préserver la paix et la stabilité dans la région ». Quant à l’Union africaine, elle « réaffirme sa disponibilité à accompagner la Côte d’Ivoire dans ses efforts de gouvernance démocratique ». En détournant pudiquement le regard, comme si le silence valait apaisement. Une spécialité régionale. À l’évidence, le train de la CEDEAO des peuples et celui de l’Union africaine plus regardante sur droits humains n’ont pas encore quitté la gare. Ils préfèrent rester à quai.
À force d’attendre le départ, ils finiront par rater le train de l’Histoire.

